Beaucoup d’idées sont exprimées en ce moment sur le système de récolte des parrainages. L’essentiel des arguments tourne autour de la nécessité de rallonger les délais (2 semaines, 3 semaines, basés sur le cachet de la poste ou la réception effective des courriers ?) pour permettre aux petits candidats d’obtenir les leurs.

On parle moins en ce moment du fait de rendre publics ou non les parrainages. Et pourtant…

Et voilà que le conseil constitutionnel s’inquiète aussi de la surcharge de travail occasionnée par le recueil des parrainages de 34.000 élus.

Alors permettez moi de proposer une petite recette qui devrait soulager la charge de travail du Conseil Constitutionnel et rendre presque caduque les débats sur les délais.

Ingrédients nécessaires : la liste des 34.000 élus et leur adresse email (quoi ? certains n’en n’auraient pas encore ?? bon, alors on leur en offre une, du genre nom.prenom@elus.fr ou parrainpotentiel.fr)

Temps de réalisation : une journée environ

  • prendre la liste des 34.000 emails
  • associer à chaque email un code aléatoire assez long, mixant une vingtaine de lettres et chiffres pour éviter de pouvoir être deviné
  • préparer un formulaire de choix du candidat à parrainer accessible en ligne
  • envoyer un mail personnalisé contenant un lien cliquable pointant vers le formulaire de choix du candidat, lien qui avec le code aléatoire associé permet de savoir exactement quel élu se connecte
  • consulter régulièrement la base de données des réponses pour voir quels candidats ont recueilli leurs fameuses 500 signatures

Le tout ne prend pas plus d’une journée pour être préparé correctement. Je le sais car nous utilisons régulièrement ce système pour des enquêtes en ou hors entreprises.

D’un point de vue démocratique ce système présenterait de nombreux avantages :

  1. remise à égalité des différents candidats (un mail est moins coûteux à envoyer qu’un formulaire papier pour solliciter un élu.)
  2. possibilité d’ouvrir le mécanisme du parrainage, par exemple avec des options choix 1, ou choix 2 si le choix 1 a déjà atteint ses 500 signataires,
  3. protection possible de l’identité des réponses (si le lien entre le code aléatoire et l’identité de l’élu est confidentiel cela protège l’identité des signataires)

D’un point de vue gaspillage de temps et de papier, même sur un petit serveur les réponses des 34.000 peuvent être enregistrées en une journée. Plus question de compter en semaines mais plutôt en jours donc.

Le Conseil Constitutionnel chargé du contrôle des élections et qui a bien d’autres chats à fouetter n’a plus qu’à regarder tourner les compteurs.

Certains vont crier au scandale et estimer qu’il va être très facile de frauder avec les formulaires web. J’avoue ne pas avoir eu sous les yeux le nouveau formulaire papier. Mais la comparaison des 2 processus papier/web risque de montrer que les risques de fraude existent des deux cotés. Il est toujours possible d’organiser une boucle de contrôle papier par envoi automatisé de formulaires papiers de validation du parrainage mais ca me semblerait dommage de ne pas économiser toutes ces feuilles et surtout de ne pas rétablir un peu l’équilibre entre les petits et les grands candidats.