Les dirigeants de nos sociétés ont le chic pour délocaliser et installer les usines là où il faut. D’habitude on s’attache prioritairement aux coûts de main d’oeuvre en cherchant les pays les moins chers. Mais, réchauffement climatique oblige, on s’intéresse maintenant aussi beaucoup à la température. Deux exemples :

1- Google décide d’installer un centre de données à Saint Ghislain, en pays Wallon. Première raison : un beau noeud de fibres optiques pas loin. Seconde raison : un canal dans lequel il sera possible de puiser de l’eau pour refroidir les serveurs.

2 – IBM se lance dans le client léger. La station de travail ne consommera plus que 15W au lieu de 300W pour une station classique. La puissance de calcul et la consommation d’énergie sont concentrées sur le serveur, et il semble plus facile de climatiser correctement une seule salle remplie de gros serveurs que des machines disséminées dans plein de bureaux et chauffant chacune dans leur coin.

Il semblerait donc que la différence de température, la gestion des calories à dissiper, remonte en flèche dans les prises de décision. Pour le moment, on reste sur des reports à faible distance, ou dans des pays « à température tempérée ». Mais, comme pour les délocalisations d’usine de fabrication ou de plate formes de service qui ont rapidement atteint l’autre bout de la planète, gageons que l’on verra bientôt des consultants proposer des installations plus lointaines.

Pourquoi pas un rassemblement de serveurs du coté du pôle Nord ? Même plus la peine de climatiser, il suffit d’enlever les murs pour laisser le blizzard refroidir l’ensemble au delà de toute espérance. Ne pas installer sur la banquise, elle risquerait de fondre. Mais un bout de toundra devrait faire l’affaire. L’idée peut paraître saugrenue car il faut ensuite transférer les données, installer les « tuyaux » pour que l’information puisse circuler. Mais comme pour les cargos ramenant les jouets assemblés en Chine vers les boîtes Happy Meals de nos chères têtes blondes, rien ne prouve que cela ne serait pas économiquement viable. Ces contrées où il fait si froid qu’il est difficile d’y faire pousser quoique ce soit pourraient se lancer dans les fermes de serveurs brûlants…