Toujours ces surprenants contrastes proposés au lecteur quand il prend un peu de recul. Sur la même page « futurs » du monde du 13, Stéphane FOUCARD explique comment les conférences GIEC tentent de devenir carbonement neutres alors que Catherine VINCENT nous propose un voyage vers Mars.

Bien sûr quand on rapproche les 2 articles cela donne des idées. Par exemple, l’hypothèse retenue pour un voyage humain vers Mars, est que le carburant de retour sera fabriqué sur place, pour avoir un vaisseau plus léger au départ. Pourquoi ne pas faire la même dans les congrès scientifiques ? Laisser le soin à chaque participant de fabriquer sur place le kérosène nécessaire au retour (et l’emmener dans un petit jerrican à l’aéroport ? avec une étiquette spéciale pour passer plus vite la douane ?).

Cela met quand même le doigt sur de cruels dilemnes. Personnellement je suis évidemment d’accord avec le fait qu’il est dommage de se déplacer à l’autre bout du monde pour une réunion quand certaines choses peuvent être faites à distance (d’ailleurs sinon je n’aurais pas créé une société qui aide les entreprises à travailler en ligne depuis 20 ans maintenant…) mais je suis aussi obligé de reconnaître que ma fibre d’ingénieur est méchamment titillée quand on me parle d’aller sur Mars, d’y installer une base permanente…

Au sujet des conférences virtuelles il me semble surprenant d’axer tous les efforts sur la signature carbone. C’est vrai que le déplacement des 15.000 chercheurs en 2007 a dû laisser quelques traces dans le ciel de San Francisco. Et c’est une bonne idée de faire des choses en ligne. Mais il me semble que l’on oublie aussi le facteur temps. En se basant sur un temps de trajet moyen aller retour de 10 heures, cela fait quand même 150.000 heures économisées (oui, je sais vous allez me dire que les scientifiques travaillent aussi dans l’avion….). Et plus important encore, la notion de synchrone ou asynchrone. Pas sûr que les organisateurs aient perçu cet enjeux. Un indice : d’après Stéphane FOUCART, les organisateurs attendent un million de visites pendant les 5 jours de la conférence. Mais pourquoi donc se limiter aux 5 jours de la conférence ?! Autant le format de 5 jours était logique pour un congrés « présentiel » autant il me semble mal adapté à un bon fonctionnement virtuel : personne ne restera en ligne 5 jours et beaucoup de gens auront envie de le faire après, ou avant… A leur place je me fixerais plutôt un objectif de 10 millions de visiteurs sur 3 mois. Ce qui permettrait au passage d’avoir besoin de serveurs moins puissants et donc de consommer moins d’énergie. A surveiller dans vos favoris le site klima2008.net mais il me semble que des efforts restent à faire pour sortir vraiment du cadre et apprendre à travailler ensemble à distance à la fois dans l’espace et dans le temps.