Lucas (en CM2) me récitait ce matin sur le chemin de l’école une fable de Monsieur de La Fontaine que j’avais totalement oubliée : le laboureur.

Quelques instants plus tard, en ouvrant Le Monde dans le métro, je tombe sur le chiffre énorme : 2,5 millions d’hectares de bonne terre cultivable vendus par les pays africains à des puissances étrangères. A mon avis de beaux conflits en perspective dans quelques années… Pour que les présidents du Ghana, du Mali, du Soudan, de Madagascar ou de l’Ethiopie arrêtent de faire n’importe quoi, je leur offre le texte intégral de cette belle fable :

Travaillez, prenez de la peine :
C’est le fonds qui manque le moins.
Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage
Que nous ont laissé nos parents.
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l’endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’Oût.
Creusez, fouiller, bêchez ; ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse.
Le père mort, les fils vous retournent le champ
Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout de l’an
Il en rapporta davantage.
D’argent, point de caché. Mais le père fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le travail est un trésor.