Il y a tellement d’articles sur le réchauffement climatique que l’on ne peut pas tout lire. Mais je ne regrette pas d’avoir pris le temps de lire la page Débats du monde du 7 février. Serge Galam y remet en cause la certitude scientifique autour du réchauffement climatique.

Un rapide tour sur le web montre que ce monsieur n’a pas que des amis et que ses écrits sont souvent critiqués (par exemple les comparaisons qu’il se permet entre le consensus actuel sur les causes du réchauffement climatique et le nazisme). En tant que chargé de recherche en épistémologie il devrait d’ailleurs se pencher sur l’étude des termes utilisés dans les réactions suite à ses articles. Plusieurs personnes sont extrêmement critiques vis à vis de son approche tout en reprenant in extenso l’article du monde.

En résumé son interrogation est la suivante : même si tous les scientifiques (sauf lui ?) semblent s’accorder sur le fait que les activités humaines sont à l’origine de l’augmentation du CO2 et du réchauffement climatique, il n’y a pas de preuve scientifique de ce rapport de cause à effet. Donc il est possible que le réchauffement ait une autre origine, non liée à l’activité humaine. En tout cas nous n’avons aucune preuve scientifique permettant d’exclure cette possibilité, juste des courbes qui vont toutes dans le même sens.

Plutôt que son parallèle avec le nazisme, trop connoté, je me suis laissé interpellé par la comparaison avec l’antiquité. Nos ancêtres aussi étaient persuadés que leurs errements étaient à l’origine du courroux des dieux, du dérèglement des éléments naturels. Et les sacrifices humains ou animaux étaient réalisés pour calmer les dieux.

Son argument le plus troublant est que si nous nous trompons tous, c’est grave pour l’humanité. Car nous ferions mieux alors de mettre toute notre énergie pour apprendre à survivre sur une planète de toute façon en train de se réchauffer (sans que nous en soyons responsables) plutôt que de chercher à nous calmer pour moins chauffer.

Bien sûr, nous sommes beaucoup plus avancés que cela. En tant qu’ingénieur je suis forcément tenté d’analyser les tendances de ces courbes de réchauffement et de me poser des questions. Mais cette reflexion m’a remis en mémoire l’histoire des bébés et des cigognes :

En Alsace on raconte depuis longtemps que ce sont les cigognes qui apportent les bébés. Une équipe de scientifiques s’est penchée sur cette question. Ils ont analysé la diminution du nombre de cigognes et les courbes de taux de natalité, en baisse aussi. La corrélation est si forte entre les 2 courbes qu’il est bien tentant de valider cette légende…