Je ne peux pas m’empêcher de m’interroger sur ce qui arrive à Monsieur JUPPE. Il était Ministre, il doit donner sa démission puisqu’il n’a pas été élu comme député. Mais de toute façon, il n’aurait jamais été député puisqu’il était prévu qu’il cède sa place à son suppléant.

Je tente de me mettre à la place des électeurs de Bordeaux. Aurais-je eu envie de voter pour quelqu’un en sachant qu’il n’assumera jamais les fonctions que je souhaite lui donner en exprimant mon vote ?

D’un autre côté, si j’essaye de me mettre dans la peau des responsables du gouvernement ou des dirigeants de l’UMP, voire plus directement de Monsieur JUPPE lui même, je ne comprends guère plus. Pourquoi n’avoir pas choisi de se contenter d’appuyer la candidature de son suppléant en vérité destiné à devenir député ? Ses poignées de mains sur les marchés auraient-elles eu moins de poids pour le parti qu’il soutient s’il avait demandé aux gens de voter pour Hugues MARTIN ? Je n’en suis pas sûr. Cela est d’autant plus paradoxal qu’Hugues MARTIN occupait depuis 2004 le siège de député !

Pas d’autres explications possibles apparemment que l’importance des « égo » dans les jeux politiques. Comme aurait pu le dire Coluche, nous sommes tous « égo » mais certains plus que d’autres.

Beaucoup, et j’en fais partie, pensent que le non-cumul des mandats est une bonne chose. A quand une règle au moins aussi logique pour limiter les problèmes de « vrai faux suppléant » ou « faux vrai candidat » ? N’est ce pas dévoyer totalement la logique de l’élection législative que de placer en tête une personne qui en partira aussitôt ? Pas certain que l’électeur lambda apprécie de voir une élection locale transformée en « référendum de popularité d’un Ministre ». Vous savez sans doute que François FILLON a été élu haut la main. Mais êtes vous capable de citer le nom de celui qui a, lui, vraiment été élu à sa place ? Moi pas en tout cas…

En écrivant ce billet il me vient d’ailleurs une idée amusante. Poussons jusqu’au bout cette logique pour devenir un peu provocant : comment se fait-il que Nicolas SARKOZY n’ait pas choisi de se présenter lui aussi à une élection législative ? Histoire de vérifier que sa popularité est toujours intacte …