Patrick VIVERET signe un très bel article dans le Nouvel Economiste du 22-28 Novembre 2007 sur l’inconcordance des temps : les cycles longs de l’écologie qui viennent se heurter aux cycles courts de l’économie et du politique.

Son constat pose question à l’heure où l’on parle de limiter à 2 le renouvellement des mandats de président de notre république. On est bien obligé d’être d’accord avec lui quand il constate que les politiques, enfermés dans un cycle court, sont obsédés avant tout par la fin du mandat, les voix des électeurs devant lesquels ils vont se retrouver. Il n’évoque pas cette solution, mais finalement, le fait de changer de régime ne permettrait il pas d’office de changer l’échelle du temps politique ? Allons nous regretter le temps où un monarque décidait de l’avenir du pays toute sa vie ? Le fait qu’il soit au pouvoir pour plusieurs décennies, qu’il fasse tout pour léguer le pays à sa descendance, l’amenait-il à considérer autrement l’avenir de sa nation et de notre planète ? Et si le principal défaut de nos démocraties était d’avoir choisi des cycles trop courts pour le choix de nos dirigeants ? Avec en plus un système électoral donnant parfois l’impression que le citoyen confond le droit de vote avec une espèce de télécommande permettant de zapper pour changer de président quand les émissions ne sont plus satisfaisantes ? Il va nous falloir une sacrée secousse pour que le temps du politique devienne durablement correct . . .

On peut tenter aussi de façon provocatrice de pousser cette comparaison vers la cellule familiale. Le mariage, ou d’autres solutions pour s’engager sur le long terme, protègent encore la cellule familiale de cycles trop courts. Imaginons quelques instants que les enfants aient le pouvoir de voter, par exemple tous les 3 ans, pour choisir un nouveau chef de famille. Pour qui voteraient ils ? Le parent qui laisse les enfants en permanence devant les écrans game boy ou tv, ou celui qui s’efforce de les pousser à faire leurs devoirs et acquérir le goût de l’effort ?