Il y a une vingtaine d’années de cela, nous avions beaucoup ri en apprenant qu’une des plus grandes sociétés d’informatique au monde avait envoyé à un de ses clients une facture de zéro francs. Le plus amusant restant que pour rattraper cette bévue, les services concernés n’avaient trouvé qu’une seule solution : émission d’un avoir de zéro francs zéro centimes.

Ce qui vient d’arriver à la Société Générale est moins drôle mais semble avoir en partie les mêmes origines. Des processus informatiques réglès par certains et utilisés par d’autres de façon sensiblement différente. Même pas de méchanceté ou terrorisme. Juste une volonté de trop bien faire . . .

C’est grave et en même temps on a envie de pousser un soupir de soulagement. Parce que cela aurait pû être pire :

– rien n’empéchait de rajouter un zéro avant la virgule. Comme Daniel BOUTTON aurait il fait pour dénouer 500 milliards au lieu de 50 ? Il semble que la panique boursière de début de semaine était en partie dûe à ces ventes anormales. Imaginez les réactions avec un ou même plusieurs zéros en trop (peut être quand même qu’au bout d’un moment le système informatique se serait bloqué, faute de n’avoir pas prévu suffisamment de chiffres significatifs dans les champs de saisie…)

– le même genre de désagrément aurait pu survenir sur des systèmes informatiques non financiers. Au choix : système de transport de l’énergie, centrale nucléaire, architecture internet ou système de communication . . . On ne connait toujours pas les causes exactes des derniers black out sur les réseaux électriques européens. Et on a tendance à oublier qu’il y a quelques années, pendant quelques jours du mois d’août, environ un tiers des adresses des serveurs sur internet sont restées fausses parce qu’un stagiaire avait validé un peu trop vite un message sur écran d’erreur bleu « votre système à rencontré une erreur indéterminée. appuyez sur…. »

Donc dans le cas de Jerôme KERVIEL on devrait finalement se féliciter qu’il ne s’agisse que de quelques milliards. Aucun dégât matériel. Il n’y a pas eu « mort d’hommes », sauf peut être le suicide de quelques spéculateurs ruinnés dont nous n’avons pas encore connaissance…