La Commission Stiglitz vient de proposer de passer du Produit Intérieur Brut au Produit National Net. C’est déjà un grand pas avec lequel je suis totalement d’accord. On est encore loin du Bonheur National Brut, imaginé un soir de rêverie par un de mes amis. Mais c’est bien mieux que le « travailler plus pour gagner plus » auquel un certain Nicolas tenait dur comme fer il y a encore quelques mois . . .

Les 12 recommandations pour compléter les stastistiques sont impressionnantes de clarté mais bien délicates à mettre en oeuvre.

J’ai bien aimé la numéro 12 en particulier : « Construire une batterie d’indicateurs liés à l’environnement ». Cela me fait penser à un groupe de travail centrale-ethique que nous tentons de monter depuis quelques années déjà : « les indicateurs globaux non financiers du DD ».

Un bémol toutefois sur la méthodologie proposée (comme naturelle en plus !!) dans la proposition 6 : « développer les mesures objectives et subjectives (sondages) de la qualité de vie… ». Bien entendu qu’il est important de développer ce genre de mesure, mais pourquoi donc le faire par sondage, en interrogeant seulement une petite partie de la population. Alors que les partis politiques se battent pour organiser des primaires donnant même la parole aux sympathisants, en plus des membres encartés, voilà que sur un sujet aussi important on ne donnerait la parole qu’à un faible pourcentage des citoyens ? Je militerais plutôt pour une solution ouverte à tous et de plus inter-active. Car un sujet comme celui ci se prête très bien aux techniques que je décris dans mon livre sur les enquêtes en ligne : renvoyer à chaque participant son profil de synthèse calculé à partir de ses réponses aux questions. Proposition d’autant moins abberrante que la proposition numéro 9 parle de la mise en place d’une mesure synthétique de la qualité de vie…

La proposition 10 laisse rêveur : « intégrer dans les enquêtes des questions visant à connaître l’évaluation que chacun fait de sa vie, de ses expériences et de ses priorités ». Les valeurs qui reviennent au galop ? La Commission n’est-elle pas en train d’empiéter sur les plates bandes des psy, coach et même des hommes d’église ?