En ce moment on parle beaucoup des suicides dûs aux conditions de travail et aux modes de management. Une réaction dans Le Monde il y a quelques jours prenait enfin le temps de comparer ce chiffre avec les taux moyens de suicides dans la population française.

Cela peut paraître déplacer de jongler ainsi avec les chiffres pour ceux qui viennent de voir disparaître un être cher, quelle qu’en soit la cause. Mais ces rapprochements ont, me semble-t-il, le mérite de nous faire réfléchir sur le fonctionnement de notre société.

En chiffres arrondis, le taux de suicides en France serait de l’ordre de 20 pour 100.000. Les 25 disparus en 18 mois dans une entreprise qui compte plus de 100.000 personnes sont donc presque dans la norme. Ceci étant, ils laissent peu de place aux véritables chagrins d’amour ou autres choix tragiques n’ayant rien à voir avec l’ambiance de travail.

Ce chiffre de 20 pour 100.000 peut paraître faible, mais compte tenue de notre espérance de vie, cela veut quand même dire que chacun d’entre nous a environ une chance sur 100 de mettre fin lui même à ses jours !

Quand on parle des suicides en prison on parle surtout des cas isolés mais le rapprochement des chiffres ne laisse pas de doute. En arrondi 200 pour 100.000 soit tout de même 10 fois plus que pour l’ensemble de la population.

La comparaison avec les taux d’homicide est riche aussi d’enseignement. En 2007 la France était à 1,28 pour 100.000. Loin donc derrière le taux de disparition volontaire, alors que dans d’autres pays la situation est dramatique (voir certains pays d’amérique centrale avec des taux de plus 50 pour 100.000 voire certaines années plus de 100 pour 100.000 !!).

Rappelons pour mémoire que le taux du cancer du poumon chez les français de sexe masculin est encore de l’ordre de 40 pour 100.000. Même si l’on sait de mieux en mieux les traiter, la comparaison avec les chiffres ci dessus me laisse songeur…