L’interview de Nathalie MONS par Luc CEDELLE cite plusieurs raisons pour expliquer la grogne des enseignants au sujet des évaluations en CM2. Ce qui me rassure c’est que plusieurs des idées rejoignent les conseils que je donne dans mon livre pour l’utilisation des enquêtes en lignes . Cela montre à la fois que ces idées restent valables pour des questionnaires papier (c’est le cas des évaluations CM2) et aussi qu’il ne suffit pas d’avoir un outil pour qu’un projet de questionnaire soit un succés !

Un premier eccueil concerne la « légitimé politique ». En gros les évaluations sont conçues par le Ministère, pour le Ministère et n’ont que peu d’interêt pour les enseignants ou les directeurs d’établissement. Dans le livre c’est une idée que je défend aussi bec et ongles : un projet d’évaluation doit apporter une réelle valeur ajoutée à chacune des catégories d’acteurs dans le système, en particulier si l’on veut qu’il dure dans le temps. Cela demande un peu de savoir faire et heureusement les nouvelles technologies sont très pratiques pour fournir en temps réel différents niveaux de résultats adaptés aux besoins de chacun.

En second la « légitimité professionnelle » : les enseignants auraient dû être associés à la conception des tests. Là aussi c’est une idée centrale dans nos pratiques en entreprise. La création des questions est beaucoup plus efficace en groupe et soulage d’autant la fameuse phase de validation qui prend sinon beaucoup de temps et d’énergie. Nous avons même formalisé une méthode dynamique de travail en groupe qui permet, en projetant le contenu des questions sur un écran, d’aboutir en quelques heures à un questionnaire efficace, validé et accepté par l’ensemble des participants.