Merci « Nick » de vous être déplacé sur Sciences Po ce lundi après midi pour venir nous présenter votre rapport. Et en plus d’avoir fait l’effort de le faire en français…
Beaucoup de sensibilité dans le discours, surtout juste après les quelques mots de Dominique PERBEN, pas inintéressant mais nettement plus politique. Ca bouge aussi dans les ministères puisque Monsieur PERBEN explique qu’il a passé sa matinée à visionner le film d’Al Gore avec ses cadres sup pour lancer une réflexion sur les actions à mener pour lutter contre l’effet de serre.
On comprend tout d’abord que le rapport Stern n’existerait pas sans la France, ses collègues français avec lesquels il a commencé sa carrière dans les labos de polytechnique.
Les termes éthique et justice reviennent souvent dans le discours de STERN. Il explique en particulier qu’il n’est pas d’accord avec les critiques qui jugent surdimensionnées les estimations des dégats à venir. Il estime que les gens qui remettent en cause ses estimations le font sur des bases qui ne sont ni éthiques, ni justes, ne respectent pas l’équilibre nécessaire entre le sud et le nord, les différentes générations.
Donc il faut tout faire pour que les dirigeants sortent du scénario BAU, Business As Usual. L’inaction peut nous coûter beaucoup plus cher que les actions possibles pour contrer l’augmentation des gaz à effet de serre .
Les pays européens ne sont pas tous logés à la même enseigne puisqu’un français émet en moyenne 3,9t d’équivalent CO2 par an et par habitant alors que la moyenne européenne est à 11tonnes / habitant. Mais l’Europe doit y aller ensemble et peser de tout son poids.
Une occasion unique d’entendre en une après midi plusieurs grands noms qui consacrent une partie de leur énergie à travailler sur l’avenir de notre planète :
Ce qui est rassurant est que chacun, avec une sensibilité pourtant fort différente, a choisi un discours dans le même sens. Soulignant la nécessité d’agir, le rôle important de l’Europe. C’était réconfortant de sentir toutes ces compétences complémentaires se mettre au service d’une même cause.
Bravo et merci à l’IDDRI et Laurence TUBIANA. La qualité des échanges aurait mérité une audience plus fournie !!
6 Commentaires
paul ohana
J’ai come vous beaucoup apprécié la prestation de Nick Stern et la qualité du débat qui a suivi.
J’ai une réserve néanmoins sur l’approche des solutions possibles envisageables. En effet après avoir mis en évidence les responsabilités au niveau des organismes internationaux, puis des nations , on « culpabilise » l’individu, vous et moi, qui par ses émissions directes ou indirectes de CO2 serait donc le grand responsable du réchauffement de la planète!
Il me semble que l’on passe un peu trop vite sous silence les responsabilités de deux grands types de relais:
d’un côté les grands décideurs de la vie publique ceux par exemple qui feront que le Lyon-Turin verra plus ou moins vite le jour ou qui sauront prendre les bonne décisions en matière d’urbanisme ou de taxation des produits pétroliers, etc…
et d’un autre côté les grands décideurs des grands groupes économiques, industriels en particulier, ceux qui entraîneront ou pas leurs groupes dans des investissements et des modes d’exploitation plus « réfléchis » à long terme.
Au risque de me tromper fortement , j’aurais tendance à penser que la répartition des responsabilités est 20/80 entre les individus et les grands décideurs.
Ceci n’empêche pas bien sûr de maintenir une certaine pression au niveau des opinions publiques car en plus de contribuer elles-mêmes « individuellement » à la réduction des émissions de carbone, elles pourraient peut-être avoir une influence fût-elle minime au niveau des grands décideurs!
Paul Ohana http://paulohana.typepad.com
albert
Il est vrai que les politiques parlent beaucoup, que les décideurs ont une responsabilité bien plus importante que les individus. C’est rassurant de voir ou de lire ceux qui consacrent leur belle énergie à l’avenir de notre planète, c’est à dire au nôtre ou plutôt à celui de nos enfants. L’avenir passe par eux! ce sont eux qu’il est primordial d’éduquer dès le plus jeune âge, qu’il faut imprégner de gestes simples et incontournables et dont il faut changer les habitudes plutôt qu’en faire des super-consommateurs.
L’école doit s’y atteler, et les parents, au quotidien, comme ils ont su accompagner leurs premiers pas….mais qui le fait vraiment?
Ethique et TIC. » Blog Archive » Europe schizophrène
[…] 2- L’Allemagne freine sur la réduction des émissions de CO2 des automobiles. Là encore la commission européenne aimerait bien aller vite pour imposer des normes le plus bas possible. Mais comme le gouvernement allemand assure pour le semestre en cours la présidence de l’union, ce n’est pas si simple. Alors qu’on est sur une moyenne de 163g/km, la bagarre tourne autour d’un seuil de 120g/km que les allemands voudraient bien voir remonter à 130g/km (mais à atteindre en 2012 uniquement !). Lundi dernier à Science Po les apôtres d’actions rapides rêvaient de 50g/km. […]
Olivier Stable
« Les pays européens ne sont pas tous logés à la même enseigne puisqu’un français émet en moyenne 3,9t d’équivalent CO2 par an et par habitant alors que la moyenne européenne est à 11tonnes / habitant. »
La différence est-elle dû entièrement à l’utilisation de l’énergie nucléaire ?
Si telle n’est pas le cas je vois mal où se trouve le différentiel étant donné que la France a un niveau économique semblable à la plupart des pays de l’UE (de l’ex-Europe des 15 en tout cas).
Bye
Olivier Stable
pablo
Il est vrai que ce m’a donné envie de mieux comprendre d’où viennent ces tonnes par habitant et la différence importante entre la France et la moyenne.
Le nucléaire est y certainement pour qq chose…
Ethique et TIC. » Blog Archive » Davos ?
[…] Sheana Tambouri nous a aussi présenté de jolis graphiques dont un d’entre eux m’a fortement interpellé. Lorsque l’on demande aux participants quels sont leurs principaux centres d’intérêt, les 2 notions de marché émergent et de changement climatique arrivent en tête avec plus de 30% des votes. Mais dans le même le temps, le choix inégalité est à moins de 7%. Je ne sais pas exactement comment la question était rédigée mais comment accorder autant d’attention aux marchés émergents et si peu aux inégalités entre les pays concernés, sans parler des inégalités grandissantes parmi les populations des marchés des pays déjà développés ? Peut être est-ce de ce décalage que Nicholas Stern voulait parler l’autre jour à Science Po quand il insistait sur les choix éthiques à l’origine du calcul des coûts du réchauffement climatique. Il est vrai que considérer ces marchés émergents uniquement comme de nouveaux clients potentiels et solvables sans problème doit être bien tranquillisant. […]