VIVAGORA lançait ce matin son cycle sur l’ingénierie du vivant 2.0 : la biologie synthétique en question. Tant pis pour ceux qui n’ont pas osé sacrifier leur mardi matin car il restait encore des places pour écouter un plateau de qualité :

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De gauche à droite : Bernadette BENSAUDE VINCENT, Joël DE ROSNAY, François TADDEÏ, Alfonso JARAMILLO, Markus SCHMIDT, François LE FEVRE.

Joël DE ROSNAY présente les principes de base de la biologie de synthèse, insiste sur l’aspect multidisciplinaire, les liens avec l’informatique. Concevoir « de novo » pour mettre au point des êtres vivants n’existant pas à l’état naturel. Les applications potentielles sont nombreuses mais les risques et les défis éthiques aussi. En faisant le parallèle avec l’économie et l’écologie, il propose un nouveau terme à côté de biologie : bionomie.

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Alfonso JARAMILLO dirige un laboratoire Ecole Polytechnique / CNRS et travaille entre autres sur la transformation de bactéries pour leur faire produire de l’hydrogène. Il s’appuie sur des parallèles avec l’histoire industrielle récente pour présenter 3 principes de base de la biologie de synthèse.

  • découpler le design et la fabrication (comme pour les circuits intégrés dans les années 70)
  • utiliser l’abstraction, isoler les caractéristiques fondamentales (voir transfert physique -> électronique années 1900)
  • standardiser les composants

Lui aussi insiste sur les risques : pratiquement impossible de prédire les résultats quand on cumule de nombreuses modifications génétiques sur un même système.

François TADDEI nous rappelle que l’ancêtre de la biologie de synthèse est un français : Stéphane LEDUC (1853-1939) ! Le terme GoD a maintenant un nouveau sens : Generator of Diversity. Il s’agit de provoquer le maximum de diversité dans les structures vivantes, de façon désordonnée, puis de laisser agir la sélection naturelle. Evidemment les résultats ne sont pas garantis…

Markus SCHMIDT évoque les évolutions possibles pour faire évoluer l’ADN. Remplacer les fameuses paires d’acides animés par des tripler. Voire obliger l’ADN à travailler avec d’autres paires d’acides non utilisés actuellement par les organismes vivants. Les risques peuvent aussi venir du grand public. Il est maintenant possible de modifier sa bière pour y introduisant des propriétés normalement réservées au vin rouge. Meredith Paterson s’est rendue célébre en bricolant dans sa cuisine des éléments lui permettant de vérifier que l’on n’avait pas rajouté de mélanine dans les yahourts.

François LE FEVRE amène des informations sur les aspects économiques. Les USA omniprésents (80% des fonds engagés et 70% des publications). Les filières structurées avec les fabriquants de briques, les sociétés spécialisées dans les synthèses et les grands groupes clients finaux présents dans différents domaines (agriculture, pétrole, chimie, transport, pharmacie, informatique…). Les budgets sont là aussi avec environ 7 milliards de dollars en 2006 pour les seules activités de séquencage.

Tous ces spécialistes sont manifestement passionnés par leurs métiers, les perspectives de découvertes. Mais les risques sont là aussi et chacun les souligne. Les prochains débats du cycle promettent d’être aussi riches : dépêchez vous de vous inscrire vivagora.org