Le Comité 21 organisait jeudi 20 Octobre une journée complète sur les problématiques d’évaluation et de reporting Développement Durable. L’occasion de rencontrer de nombreux acteurs sur ces sujets.
Dorothée BRIAUMONT rappelle en introduction que le rôle du Comité 21 est de favoriser le brassage des idées, de provoquer des chocs culturels. Michel DOUCIN, ambassadeur chargé de la bioéthique et de la responsabilité sociale des entreprises au Ministère des Affaires Etrangères, souligne la complexité du sujet via un rapide historique de toutes les entités concernées au niveau mondial : UNGC, ISO, OCDE, GRI, IFC, Nations Unies… La Commission Européenne ne devrait pas tarder à sortir un document avec des directives contre le green washing, les achats publics…
En écoutant la table ronde centrée sur les collectivités territoriales et animée par Antoine CHARLOT, on comprend qu’il faut beaucoup de patience et d’énergie pour faire bouger les choses. Philippe SENNA du MEEDDTL explique pourquoi il a dû redéfinir 5 piliers au lieu des 3 cercles habituels, détaille le long chemin lentement parcouru depuis 2002 et Johannesbourg, souligne qu’il est difficile de passer du « cher administré » à un véritable dialogue avec les parties prenantes. Pascale COMBES, de la région Aquitaine, présente les 3 années de rapports, rédigés avec un cabinet de conseil différent à chaque fois, des indicateurs qui évoluent d’une année sur l’autre et rendent les comparaisons impossibles. Sophie GUILLOU, responsable reporting RSE pour le groupe LA POSTE, se félicite d’avoir une organisation très centralisée car le document décrivant les processus de reporting fait déjà presque 500 pages (pas les résultats, uniquement les processus !). Fabrice MAULEON, professeur à l’ESCEM insiste sur l’aspect nécessairement dynamique plutôt que carte postale, les visées pédagogiques et donc un contenu accessible à un large public. Comment ne pas être d’accord avec lui !!
J’ai beaucoup appris et des idées ont certes étaient brassées. Par contre je reste un peu sur ma faim côté choc culturel. Ainsi, tous les exposés sont centrés sur une échéance annuelle. Certes, la « mobilisation des données » reste une difficulté importante. Mais est ce la meilleure façon de le faire que de rester accroché à une échéance annuelle ? Les démarches Qualité en entreprise ont compris depuis longtemps qu’il faut des indicateurs quasi temps réel (quotidien, hebdomadaire…) pour mobiliser les collaborateurs et leur donner envie de progresser (carte de contrôle qualité, nombre de jours sans accident du travail…etc). Il est donc surprenant que tous les efforts soient concentrés sur cette rédaction annuelle, que les décrets du Grenelle II hésitent encore à rendre vraiment obligatoire. Peut être cela vient-il du fait que les acteurs auprès des quels les collectivités vont chercher de l’aide ne savent pas voir autre chose que des échéances annuelles ? Les intervenants ont ainsi cité l’INSEE, la DATAR, la CNIS, Ernst et Young, tous à mon sens habitués à travailler sur des logiques annuelles (au mieux !). Si on veut que les choses bougent vraiment, ne faut-il pas aller chercher d’autres idées, auprès d’autres catégories d’experts ?
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.