L’Académie des Sciences Morales et Politique remettait vendredi 16 mars le prix Olivier LECERF pour le management humaniste dans les superbes locaux de l’Institut, quai de Conti. Des débats autour des problématiques RH encadrés par nombre de bustes de personnages célèbres des sciences «dures », Lagrange, Lavoisier et bien d’autres…
L’occasion de remettre le prix 2016 aux deux auteurs de « manager sans se renier » : Bernard JARRY-LACOMBE et Jean-Paul BOUCHET. Un autre paradoxe puisque les présidents à la Tribune, dirigeants du groupe LAFARGE HOLCIM, remettaient un prix à des responsables CFDT. Notons au passage la réponse franche de Bertrand COLLOMB à une question de la salle portant sur la cimenterie de LAFARGE installée en Syrie.
Philippe LORINO a rappelé que la notion de performance n’était pas la même dans tous les domaines. Dans les domaines du sport et du spectacle la performance est pratiquement toujours une notion positive alors que dans l’entreprise cette notion peut devenir source de tension, de méfiance, surtout lorsque son approche est avant tout individuelle. Il insiste aussi d’ailleurs sur le fait que les expériences de vie, qu’il s’agisse des activités internes à l’entreprise, ou de celle des clients visés par les services ou produits, sont pratiquement toujours collectives. Comme souvent dans ses prises de parole il rappelle la prudence nécessaire face aux indicateurs et au reporting : s’ils sont nécessaires au pilotage de l’entreprise, ils ne doivent en aucun cas devenir une religion !
Jean Marie BERGERE apporte son point de vue de philosophe et alerte sur les dangers du « travailleur augmenté », du transhumanisme alors que ce qui importe c’est le travail réel, parfois fort différent de celui prescrit. Lui aussi insiste sur l’importance du collectif de travaux.
Annie CHEMLA témoigne du management dans les services publics. La fameuse LOLF qui a amené certains responsables de département de Bercy à gérer des tableaux de bord comprenant jusqu’à 200 indicateurs. L’importance du partage, de trouver des lieux et des moments pour faire échanger entre eux les managers en dehors des jeux de pouvoir habituels.
Olivier DE PEMBROKE, Président du Centre des Jeunes Dirigeants amène la vision des dirigeants de plus petites structures. Le CJD est là pour rompre l’isolement et aider ses membres à agir de façon responsable. Mais il insiste aussi sur le fait que pour manager efficacement il faut aussi se manager soi même, connaître ses atouts et ses failles : « faire de son passé un tremplin et non une ancre ». Plus important encore que le savoir faire : le savoir agir, afin d’être capable de « manager en mouvement ».
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