L’histoire offre parfois de drôles de court cicuits . . .
Je me trouve en ce moment pour quelques jours dans les environs de la Grand Combe, ville dans laquelle j’ai passé une dizaine d’années de mon enfance, sans y être revenu depuis une trentaine d’années.
Que de changements depuis la fermeture du bassin minier et la disparition d’un grand nombre d’emplois . . .
Mais je viens d’apprendre aujourd’hui l’origine d’un principaux boulevards de la ville, le boulevard Talabot. Monsieur Paulin Talabot était donc un polytechnicien qui a créé le chemin de fer de beaucaire à alés en même temps que les mines et le village de la Grand Combe, surgit en quelques années dans l’effervescence autour des premiers puits de charbon. 1837 voit donc apparaître officiellement la ville de la Grand Combe.
Mais monsieur Talabot n’avait pas les deux pieds dans le même sabots puisqu’en plus de jeter un oeil sur les docks de Marseille ou le canal de Suez, il fait aussi partie des fondateurs de la maintenant bien connue Société Générale (en 1864).
Quand je vois ce qui reste ici des superstructures des puits de charbon et des grands batiments industriels je ne me peux pas m’empêcher de penser que monsieur Talabot était bien loin d’imaginer ce qui passerait 3 demi siècles plus tard, plusieurs milliards d’Euros partant en fumée pour des échanges mal contrôlés.
Bon. Reconnaissons le tout de même : les mines sont toutes fermées depuis 1990 (à peine plus de 150 ans après leur démarrage) et la Société Générale est toujours là . . .qui va bientôt fêter ses 150 ans…
2 Commentaires
Aiglon laurent
Paulin Talabot (1799-1885) fut un capitaine d’industrie de première importance. Une monographie lui a été consacrée par Bertrand Gilles, créateur des Archives Nationales du Monde du Travail décentralisées à Roubaix. Vous avez cité quelques unes de ces nombreuses réalisations.
Cependant il existait déjà à son époque des financiers très experts dans l’art boursier : le premier d’entre eux fut Jules Isaac Mirès (1809-1871), qui créa les mines de Portes et Sénéchas au voisinage de la Grand’Combe pour alimenter en coke sa Société de l’éclairage au gaz, des fonderies et hauts fourneaux de Marseille. Ses nombreuses sociétés en commandite et à actions firent l’objet d’un scandale retentissant, comparable à aujourd’hui. Cependant Mirès, associé tour à tour avec Talabot ou les frères Pereire apparait avec le recul comme un industriel créatif, il ne peut être réduit à un simple spéculateur.
pablo
Merci pour votre commentaire qui m’inspire deux remarques.
D’abord bravo aux chefs d’entreprises qui ont le courage de s’investir dans des régions un peu delaissées aujourd’hui. J’ai parfois honte d’avoir choisi la solution de facilité consistant à faire des affaires à partir de la région parisienne. Donc bravi à bsi (voir bsi.fr).
Ensuite cela fait plaisir aussi de voir que les noms de boulevard de nos villes parlent parfois des capitaines d’industries et pas seulement des hommes de guerre ou des artistes. Il y a donc des boulevards Talabot, Pereire … Mirès a-til aussi laissé son nom à quelques avenues ?