Philippe LEMOINE nous offre le 9 Février une nouvelle soirée Modernités ON-OFF sur le thème « Demain, la révolution ? »
Le premier tableau sur « le vouloir » regroupe Alice AUDOUIN, Catherine CHOUARD, Julie COUDRY (de gauche à droite, autour de Philippe).
On y débat des futures formes d’entreprises. Alors que Julie milite au sein de la « Manu » pour aider les étudiants à décoder les entreprises, à trouver des jobs de salariés correctement payés, Alice suggère que ce qui reste à inventer est autre chose que le salariat sous sa forme actuelle. Le groupe SOS semble avoir fait mieux qu’Obama puisque les salaires des dirigeants du groupe ne dépasse pas 5 à 6 fois les plus bas salaires. Ce qui n’empêche pas le groupe créé par Jean Marc d’attirer de jeunes et moins jeunes talents, de gagner des appels d’offres face aux grands groupes de services. Catherine déclenche des applaudissements nourris en trouvant les mots justes pour dénoncer le gachis de ressources humaines, les dizaines de milliers de licenciement en réaction à la crise.
Un petit moment de déstabilisation, de ceux que Jean Michel RIBES apprécie tant, quand Tricky (Massive Attack) et Amadou (du 104) débarquent sur la scène. Il n’y a pas assez de chaises et ces dames se lèvent pour laisser leur siège. Amadou hésite à prendre place mais Tricky a manifestement plus l’habitude de la scène, trouvant sa place partout, y compris presque sur les genoux de sa charmante interprète…
Le second tableau est sur « l’incandescence », terme cher à Philippe car il me semble qu’il a déjà été utilisé dans d’autres soirées. Il est entouré de Robert CANTARELLA, Tarik GHEZALI, Safia LEBDI, Oreste et Yann MOULIER BOULANG.
Beaucoup de flammes. Safia se réjouit de la crise, voire des désastres humains qu’elle déclenche chez les nantis. Tarik insiste sur l’importance des liens pour déclencher cette fameuse incandescence, regrettant que ces liens soient parfois coupés, même entre les différentes parties prenantes internes aux entreprises qu’il conseille. Il nous remet en mémoire une belle phrase de Monseigneur Claverie « L’autre est porteur d’une part de vérité qui me manque ». Son enfance passée en Algérie lui permet que nous rappeler que nous avons beaucoup de chance en France de vivre dans un état de droit, de pouvoir nous exprimer et manifester. Oreste, étudiant grec, est de retour d’Athènes et nous dépeint la rage de la génération des 600, voire de ceux qui n’ont même pas cette somme pour vivre chaque mois. La rupture avec ces gens qui n’ont plus rien à perdre et les autorités qui n’ont plus grand chose à leur offrir. Robert utilise son Ipod pour prendre la voix de Deleuze. La magie fonctionne car ceux qui ne connaissent pas sa voix ont du mal à croire que les sons ne sortent pas de ses lèvres. Il explique le rôle du 104 pour tisser des liens, offrir une ouverture artistiques aux jeunes désemparés, à la banlieue tout proche de son théâtre atelier.
Petit moment de détente quand Jan BUCQUOY, humoriste belge, nous propose de tirer au sort le rôle de Président, de Premier Ministre. Arguant du fait que le hasard reste l’outil le plus démocratique. Il en profite aussi pour attribuer certains bâtiments vides. Le numéro 33 jaune gagne le Château de Versailles.
Le troisième tableau concerne le « pouvoir et l’autorité ». Philippe est entouré de Benoît THIEULIN et Myriam REVAULT D’ALLONNES, avec toujours Safia et Oreste à sa gauche.
Belle introduction de Myriam sur les notions de pouvoir et d’autorité. L’autorité sans pouvoir, le pouvoir sans autorité. Des réflexions pas forcément flatteuses pour les gens actuellement au pouvoir dans notre belle république. Benoît revient des USA où il est allé voir comment travaillait l’équipe d’Obama pendant la campagne présidentielle. Il nous décrypte l’utilisation du net. Pas seulement pour faire descendre des idées mais plutôt pour mettre en place un formidable réseau d’électeurs relais qui ont chacun, localement, pris le temps de parler, de convaincre quelques personnes dans leur voisinage.
Pas assez de place pour vous parler des différents artistes intervenus entre les prises de parole. Beaucoup de passion échangée entre les intervenants même si on reste un peu sur sa faim car c’est plutôt un feu d’artifice d’idées qu’un cheminement vers quelques idées consensuelles. Philippe LEMOINE se garde bien de conclure, mais on sent bien qu’au fond de son coeur il l’espère très fort cette révolution . . .
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