La dimension sociale du développement durable

VALEURS VERTES organisait ce lundi 23 Mars au Sénat ses 21-ième Entretiens Ecologiques sur la dimension sociale du développement durable.

Une introduction très consistante de Jean-François LEGRAND, sénateur de la Manche, qui revient d’Istambul (Forum Mondial de l’eau). Déçu que le document final, la fameuse déclaration inter-ministérielle, soit pratiquement en retrait par rapport aux conclusions de Mexico il y a 3 ans. Fier que la France ait réellement défendu la notion de droit à l’eau, même si ce concept n’a pas été retenu de façon consensuelle.dans les documents de synthèse. Parmi les mesures concrètes retenues il cite la sanctuarisation des points d’eau lors des conflits armés. Je reste sceptique en pensant au début de 2001 l’Odyssée de l’Espace et aux experts qui annoncent pour les années à venir la multiplication des conflits armés portant sur… l’accès aux ressources en eau !

Bernard MEUNIER, directeur adjoint de l’Union des Caisses Nationales de Sécurité Sociale est un des acteurs clés du plan développement durable pour la sécurité sociale initié en 2006. Des difficultés naturelle pour la composante sociale de la démarche car il arrive de remettre en cause les habitudes de management, la gouvernance. Elle est basée sur 4 indicateurs : la non discrimination (handicapés, sénior…), l’insertion (prendre en charge les jeunes, inclure clause sociale dans les appels d’offre), santé et sécurité au travail (stress provoqué par le contact avec les plus démunis, absenteisme ) et prendre en compte l’humain (écoute et respect des salariés, lancement du baromètre social . . . ).

Karen SERRES Présidente de la Commission Nationale des Agricultrices de la FNSEA insiste sur les difficultés des femmes agricultrices pour s’investir sur le moyen long terme. Dans beaucoup de pays les régles du foncier ne sont pas claires, les hommes peuvent décider facilement de reprendre les terres. Souvent aussi les outils sont mal adaptées aux femmes. « il n’y a rien de romatique à voir des gens travailler à la main avec le ventre vide ». Elle se bat aussi pour la prise en compte des conjointes dans les systèmes de financement, PAC et autres subventions, dans les exploitations françaises. Cela sort un peu du social ou sociétal pur et dur mais après tout les déséquilibres hommes/femmes font aussi partie des problèmes.

Francis AILHAUD Directeur Général de GROUPAMA Asset Manager passe rapidement sur la notion de RSE en interne (300 collaborateurs dont 80% de cadres) mais souligne l’importance de l’ISR pour le choix des investissements de ses produits. La notion extra financière prise en compte pour tous les déplacements mais il reste des difficultés pour concevoir de vrais indicateus ISR.

Thomas GRANIER, directeur de la voûte nubienne, explique que les anciennes couvertures de maison africaines en végétaux et branches ne sont plus adaptées aux problème de désertification. Pas possible non plus de viser les toits en tôle ou ciment qui doivent être importés. La voûte nubienne remet au goût du jour une ancienne technique consistant à construire des voutes solides avec des briques de terre fabriquées sur place. Déjà 250 maçons formés sur 3 pays africains, 1000 voûtes construites, mais il faut changer d’échelle.pour atteindre 5% de la population abritée dans ce type d’habitat. Un beau projet car il n’est pas question de chercher avant tout à gagner de l’argent mais bien à développer des compétences locales dans les pays concernés.