Le dernier post sur le match nul entre les écoles d’experts (non pas match nul faute d’intérêt mais match nul car sans partie clairement gagnante…) nous a amené à rentrer en contact avec un certain nombre d’experts intervenants sur les démarches RPS. Ces échanges nous ont permis d’identifier un concept bien ancré dans les habitudes mais qui peut s’avérer dangereux à l’usage : l’échantillonnage.

Il suffit de regarder ce qui s’est passé lors des dernières élections sur lesquelles les médias se sont penchées : les échantillons choisis par les instituts de sondage n’avaient prévu ni la victoire de Trump, ni celle de Fillon ! Les lois statistiques mettent en évidence que la fiabilité des techniques d’échantillonnage dépend fortement de la taille de la population et de celui de l’échantillon retenu. Si, même sur des populations de plusieurs dizaines de millions de personnes les sondages par échantillonnage sont pris en défaut, comment imaginer qu’ils puissent donner des résultats sincères sur la population d’une entreprise forcément plus limitée ?

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Donc Messieurs et Mesdames les experts, j’espère vous fournir dans ce billet quelques idées pour faire bouger vos habitudes car :

  • Oui, il est important de prendre le temps de réaliser quelques entretiens qualitatifs afin de libérer les paroles, mieux saisir le contexte,
  • Oui, il est préférable de confier ces entretiens à des experts formés dans les disciplines correspondantes, capable d’écouter vraiment, de décoder les non dits,
  • Oui, il est logique de réserver ces entretiens de qualité à un petit nombre de personnes compte tenu de leur coût de revient,
  • Non, aucune raison valable ne vous empêche de donner la parole à TOUTES les personnes concernées via un questionnaire en ligne en parallèle avec le déroulement des entretiens qualitatifs. Plusieurs projets ont d’ailleurs montré que les entretiens qualitatifs étaient mieux ciblés et plus efficaces si vous disposez déjà des résultats de l’enquête quantitative au moment où vous les organisez.

Voici donc 5 raisons pour lesquelles je vous engage à généraliser l’usage de questionnaire ciblant l’ensemble de la population et non plus simplement un échantillon dans les démarches RPS.

Le coût. Grâce à Internet le coût de revient marginal d’une personne interrogée en plus est si faible qu’il devient difficile à évaluer. L’excuse budgétaire ne tient plus car le rapport entre le prix d’un entretien qualitatif et une personne interrogée en ligne est au minimum dans un rapport de 100 ! Un entretien qualitatif et sa retranscription reviennent souvent à plus de 100 euros alors que chaque nouvelle personne interrogée en ligne vous coûtera moins d’un euro. En mixant astucieusement ces deux composantes, vous allez pouvoir faire baisser le budget global de votre client et il vous en sera reconnaissant.

L’interactivité. Les questionnaires bien conçus vont être interactifs et permettre à chaque participant d’avoir une première idée de son niveau de risques. C’est le cas de diagnosticRPS qui permet par exemple de faire le point sur son travail, ses relations, son entreprise mais aussi son équilibre vie privée / vie professionnelle. Vous pouvez même utiliser cette interactivité pour proposer aux participants de solliciter un entretien ou de participer à un groupe quali en fonction de leur niveau de risques.

L’anonymat. Nombre de personnes vont refuser un entretien qualitatif parce qu’elles n’ont pas envie ou pas le courage de se confier. Paradoxalement, ce sont souvent celles en grande souffrance qui vont refuser cet échange, honteuses de se sentir aussi vulnérables et impuissantes, incapables d’agir sur leur environnement. En dehors de l’entreprise, ce phénomène est mieux connu concernant les femmes battues dont l’entourage découvre parfois vingt ans plus tard les sévices endurés. Le dialogue avec un écran est perçu comme plus confidentiel, moins intrusif qu’un échange avec un expert rémunéré par la direction. Le questionnaire en ligne vous donne donc l’opportunité d’entrer indirectement en contact avec ces personnes réticentes aux entretiens qui resteraient sinon en dehors de vos radars, perdues dans leur difficultés.

Le tiers virtuel. Nous l’évoquions dans notre billet précédent : les graphiques des réponses à un questionnaire quantitatif seront plus facilement perçus par les décideurs comme des éléments incontestables qu’un rapport qualitatif rédigé par un expert. Le questionnaire en ligne devient donc un allié pour vous aider à faire passer certains messages grâce à son effet « pétition ». Et pour que ces chiffres aient du poids, ils doivent porter sur l’ensemble de la population et non pas juste sur un échantillon.

Les concurrents. Si vous ne le faites pas, vos concurrents vont le faire. Sur différents sujets des offres basées d’abord sur un questionnaire en ligne commencent à apparaître. Elles viennent souvent de l’autre côté de l’atlantique (par exemple B-Corp dans le domaine de la RSE). Ne vaut-il pas mieux introduire une dose de web2.0 dans ses projets plutôt qu’attendre patiemment de se faire uberiser ? Plusieurs partenaires de diagnosticRPS ont choisi de passer à l’attaque avec des offres offensives incluant l’utilisation du questionnaire en ligne en première approche.