En janvier dernier, en mettant en parallèle la photo volée de la mort de Miterrand et les conditions de l’exécution de Sadam Hussein (ou en tout cas les conditions comparables dans lesquelles les journalistes s’étaient emparés de l’information), je m’étais permis de pousser un semblant de réflexion sur les rapports à l’image des dirigeants morts, si différents entre les pays occidentaux et d’autres civilisations pourtant contemporaines.

Je tombe à nouveau sur un détail, passionnant pour les uns et qui risque de paraître terriblement sordide aux autres. D’après la rubrique Futurs du monde du 11-12 Mars, les chercheurs américains vont tenter de faire repousser une partie des doigts coupés de 5 soldats américains à l’aide d’une poudre extraite de la vessie de porc.

Pour ces 5 soldats blessés au combat en Irak, c’est sans doute le dernier espoir de pouvoir utiliser à nouveau leurs doigts et forcément une très bonne nouvelle. Et pour les chercheurs tentant ces opérations c’est un beau projet que je ne cherche absolument pas à remettre en cause.

Mais pour l’autre partie des combattants ? Comment vont-ils « entendre » ces tentatives de réparation d’organes s’appuyant sur des parties peu nobles d’un animal de toute façon honni par leur religion ? Auront-ils autant de mal à comprendre ce choix que nous à admettre que des jeunes dans la fleur de l’âge se sacrifient volontairement en jouant les kamikazes ?

Si on compare avec la distribution de la soupe au porc aux sans abris par l’association Soulidariet ou à l’affaire des caricatures de Mahomet il me semble que l’on doit bien être au niveau 6-7 sur l’échelle des différences fondamentales de société.