Les travaux du Japonais Yoshiaki Ohashi de l’université de Keio me font un double effet. En tant qu’ingénieur difficile de ne pas être impressionné par la prouesse technique, mais en tant que père de famille j’ai plutôt tendance à froncer les sourcils.
Pour faire simple : on prend une bactérie (Bacillus subtilis) et on trafique son ADN pour rajouter une information qui n’a rien à voir avec l’agencement des acides aminés qui lui permettent de se reproduire. Pour le moment ils ne sont parvenus à écrire que quelques mots, et dans une bactérie. Mais la technique doit pouvoir être utilisée sans problème sur des êtres humains. Mieux que medium is message, cette fois nous risquons de devenir nous même le message ! Les tatouages et le piercing sont totalement dépassés : vous pourrez bientôt faire inscrire vos slogans favoris au sein de vos hélices ADN. Cela fait quand même réfléchir : nous pourrions ainsi avoir, au plus profond de nous, à une échelle que nous avons du mal à imaginer, et codées de façon à ce qu’aucun de nos 5 sens ne soit capable de les lire, des informations introduites par d’autres êtres humains !
Le plus surprenant est que bien que nous soyons encore loin d’avoir une bonne compréhension de la cartographie et du fonctionnement de nos gènes, nous sommes déjà en train de rêver de les perturber en rajoutant d’autres informations. Les maïs OGM vont bientôt ressembler à une simple plaisanterie face à de telles perspectives !
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