Sandrine Blanchard présente dans Le Monde comme une nouveauté l’alliance entre la Haute Autorité de Santé (l’HAS, bien française) et Health On The Net (HON, fondation non gouvernementale Suisse). Il se trouve qu’en France, en 1995, un groupement que l’on peut qualifier de non gouvernemental, centrale santé , a proposé une démarche claire pour la qualité des sites web santé : NetScoring .

Les 2 démarches visent les même objectifs mais avec des postures différentes :

  • pour avoir le logo HON sur son site il suffit que les dirigeants signent une charte et s’engagent sur 8 principes,
  • pour utiliser le netscoring mis au point par Centrale Santé, il faut aussi donner la parole aux visiteurs du site, via un questionnaire inter actif très simple à mettre en place.

J’avoue être assez sceptique sur le simple engagement des dirigeants. Dans la démarche netscoring il est évidemment présent, mais il n’est pas suffisant. Le netscoring est d’ailleurs décliné en différentes versions :

  • netscoring grand public : on donne la parole aux visiteurs, la moindre anomalie peut être détecté rapidement (un peu comme on le dit des corrections quasi instantanées de wikipédia) et les dirigeants disposent en temps réel d’indicateurs sur la qualité de leur site,
  • netscoring professionnel : on regarde aussi le processus éditorial, organisation clé pour la qualité finale du contenu du site. curieusement HON n’aborde pas du tout ce point !
  • netscoring avancé : on analyse aussi la stratégie gloable de l’entreprise. Est ce qu’elle dit tout ce qu’elle veut dire sur le web. Est ce que l’on ne peut pas trouver sur le web ce que l’entreprise n’a pas envie de dire ? Ceci devient à nouveau très important avec l’apparition du web2.0. Nous nous sommes déjà penchés avec de curieux résultats sur ce que les visiteurs médicaux de certains laboratoires pharmaceutiques peuvent « émettre » sur le web de façon totalement indépendante de la ligne éditoriale de leur employeur.

Je vais être assez méchant avec les décideurs de la HAS mais c’est vraiment dommage que le choix qu’ils viennent de faire ne prenne pas en compte ces 2 premiers points (le second étant clairement lié à la gouvernance de l’entreprise, plus que la qualité de l’information au sens premier du terme).

La preuve que le logo HON ne suffit pas ? Qu’il est possible d’entre autrement en contact avec les visiteurs d’un site, les patients potentiels ? Allez faire un tour sur le site acanthes.net : vous y trouverez en bas de page le logo HON mais aussi un questionnaire inter actif qui permet à chaque patient de vérifier en ligne qu’il a été correctement informé.