Le Monde 2 faisait le point sur les différentes possibilités de lire des livres sur un écran, qu’il s’agisse d’un pc portable ou d’un terminal dédié comme le Kindle, Cybook, Iliad ou autres eReader.
En fait la vraie révolution est peut être encore à venir pour obtenir un véritable « plus » grâce à la lecture sur écran. Une véritable ouverture vers la lecture rapide. Je suis programmé comme cela : je ne peux pas m’empêcher de chercher à faire avec les technologies des choses impensables sur d’autres supports tels que le papier en l’occurence. C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à écrire mon premier livre sur les enquêtes en ligne, 200 pages pour prendre le temps d’expliquer tout ce que l’on peut faire d’autre qu’automatiser les enquêtes papier. Et de la même manière, depuis la lecture de ce dossier sur les ereaders une drôle d’idée me tourne dans la tête.
Vous souvenez vous du moment où vous avez appris à faire du vélo ? Cet apprentissage délicat pour appuyer sur les pédales au bon moment, pour garder son équilibre alors que l’engin commence à se déplacer ? Et bien la même révolution est à portée de main en ce qui concerne les ereaders. Une révolution bien plus grande me semble-t-il que le fait de pouvoir immédiatement traduire un mot ou se déplacer d’une pression de pouce sans avoir à tourner une page. Je suis bien sûr d’accord avec guylhem aznar : une pression de pouce sur un bouton rompt moins la lecture que le fait de tourner une page. Mais on doit pouvoir faire encore mieux . . .
Je m’explique. Lorsque nous lisons notre oeil bouge. Et de ces mouvements dépend d’ailleurs notre vitesse de lecture (voir les cours de lecture rapide). Dans d’autres contextes, en particulier pour chercher à rendre plus autonomes les personnes confrontées à un handicap moteur lourd, les chercheurs ont appris à filmer et analyser en temps réel les mouvements de l’oeil pour les transformer en ordre à exécuter par un robot ou une autre interface informatique. Donc rien n’empêche d’intégrer une webcam à un ereader qui se chargera de détecter les mouvements occulaires du lecteur, avec la possibilité de faire défiler automatiquement le texte, en fonction de la rapidité de ces mouvements.
Cela demandera certainement une phase d’apprentissage. Nous n’avons pas l’habitude de voir un texte bouger dès que nous commencons à le lire! Apprentissage à mon avis du même ordre que celui consistant à tenir en équilibre sur un vélo. Il faudrait apprendre à faire revenir l’oeil, un peu comme on doit appuyer sur l’autre pied pour tenir un vélo debout. Probablement que certains individus parviendraient ainsi à une vitesse de lecture absolument fabuleuse. Les mouvements de l’oeil sont de moindre amplitude puisque le texte défile. Et plus de page à tourner. Il faudra apprendre à accélerer, à ralentir. Il nous reste à imaginer l’équivalent des freins pour les arrêts d’urgence mais de toute façon les accidents seront sans gravité.
Messieurs les fabriquants d’ereader, si l’un d’entre vous monte un groupe de travail sur un projet de ce type, je me porte volontaire pour les premiers essais.
2 Commentaires
Joël Thorner
Un projet de ce type serait intéressant aussi pour les personnes handicappées, en particulier celles, comme les tétraplégiques, qui n’ont plus ou partiellement plus le contrôle des mains pour tourner les pages. On pourrait donc donc contacter l’APF, Association des Paralysés de France.
On pourrait nommer le projet « Mangusta », ou « Riki Tiki Tavi », car les mangoustes ont une connexion ultra-rapide de l’oeil au cerveau (qui leur permet de suivre en temps réel les mouvements du serpent, puis, lorsque ce dernier frappe, de s’écarter tranquillement pour le mordre au cou de côté) . On retrouve ici la notion d’apprentissage : une mangouste est capable de faire celà uniquement si sa maman mangouste lui a appris à le faire.
Je suggère donc de tester le prototype avec la lecture du « e-livre de la Jungle » de Kipling.
amelie
Je n’aime pas lire sur les écrans. J’aime le livre, son odeur, il n’y a pas de lecture qui « rompt » quand il est question d’affection envers ce bon vieux papier.