IDC vient de sortir pour EMC une étude sur l’évolution de la quantité de données numériques sur notre planète, les problèmatique de stockage en particulier. Toujours un peu méfiant puisque l’étude a été commandée par une entreprise proposant des solutions de stockage. Mais comme IDC est un organisme sérieux, cela vaut le coup d’y jeter un oeil.

Tout d’abord les prévisions de croissance donnent le tourni. Bien sûr l’urgence est sur les problèmes de CO2 et le GIEC a raison de s’y pencher. Mais jusqu’au pourra-t-on monter sans rencontrer de graves problèmes de pollution par les données ? Même si on apprend à consacrer de moins en moins d’énergie et de matières premières pour stocker 1 Go, on va bien un jour rencontrer des limites ?

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Une autre alerte concerne la notion d’ombre numérique. Notre ombre numérique n’est rien d’autres que les données que nous générons à notre insu sur le web ou dans différents univers numériques : la consultation des blogs, l’historique des recherches en ligne mais aussi la trace des paiements, les déplacements en vélib, les dossiers médicaux, les caméras de surveillance IP… D’après la même étude IDC, pour la première fois en 2008, l’ombre numérique moyenne est en train de dépasser les données volontairement émises, contrôlées par chaque individu. Je ne peux pas m’empêcher de comparer cette ombre avec une sorte de pollution, des données inutiles ou en tout cas bien souvent (et heureusement !) inutilisées. Si pour construire et gérer ses informations personnelles il faut accepter de laisser grossir un volume équivalent de données non maîtrisées cela ressemble à un rendement de 50% qui n’est pas génial du tout. A quand des campagnes d’utilisation verte des outils de traitement de l’information ? pour apprendre à gérer correctement ses informations en générant le moins de bits inutiles possibles ? Notre déesse l’entropie de l’univers devrait nous en être reconnaissante !