On parle beaucoup des conditions de la mise en place du Défenseur des droits, de la façon dont « il » va être nommé et va « absorber » les autres structures existantes.

On s’arrête souvent sur le fait que c’est le Président de la République qui le nommera, ce qui semble aller à l’encontre d’un véritable contre pouvoir.

Mais je trouve que l’on personnalise, individualise, beaucoup trop ce Défenseur. Ne serait ce d’ailleurs qu’en lui donnant ce nom. Un peu comme s’il s’agissait d’un personnage unique qui aurait tous les pouvoirs.

On oublie vite les 3 collèges qu’il devra constituer autour des 3 grands thèmes : déontologie policière, droits des enfants et discrimination. Cela fait quand même au total 20 personnes qui devront être soigneusement choisies.

Et puis il y a le reste, le « grand nombre ». 250 permanents ce n’est pas rien ! Comment vont-ils être sélectionnés ? Sur quelles compétences ? Vous en connaissez des formations d’assistant Défenseur des Droits ? Il y a là sans doute un créneau pour certaines universités !

Une rapide règle de 3 entre le budget et le nombre de permanents débouche sur 120.000 Euros par personne. Bien sûr cela inclut les locaux, la communication… etc… Mais cela devrait permettre de payer des gens compétents, de s’offrir autre chose que des stagiaires mal payés.

A l’heure où la mise en place d’un examen oral « Agir en fonctionnaire de façon éthique et responsable » dans la sélection des enseignants rassemble contre lui 4.500 signatures j’espère que ces 250 collaborateurs du Défenseur seront sérieusement sélectionnés. Car ils vont devoir affronter de sacrés dilemmes, avoir entre les mains nombre de patates chaudes !

Ma déformation professionnelle m’amène à penser que l’organisation des services, le réglage des processus permettant de faire avancer les dossiers, vont avoir aussi leur influence sur la qualité des services rendus par le Défenseur. Au moins autant que la personne en charge de la direction et la façon dont elle sera nommée. Pour avoir participé à la mise en place de plusieurs débats publics j’ai pu constater que la qualité du Président de chaque Commission Particulière de Débat Public n’est pas la seule clé du succès !!