J’ai pris le temps de consacrer quelques pages de mon livre sur les questionnaires en entreprise à des ouvertures vers l’extérieur de l’entreprise, le global, les relations entre pays (conflictuelles ou non d’ailleurs). Car je suis persuadé que cette technique est sous utilisée alors qu’elle pourrait débloquer pas mal de situations.

Le fait qu’Angela MERKEL ait choisi de relancer le débat sur l’Europe via un questionnaire de douze questions me paraît donc être une approche originale. Sans doute beaucoup de temps gagné si chaque dirigeant prend le temps de répondre effectivement avant de se retrouver à une table de négociation avec ses collègues.

Bravo donc à la chancelière allemande pour cette rupture manifeste dans les pratiques habituelles (il ne me semble pas que cette technique de questionnaire soit couramment utilisée pour préparer les négociations entre dirigeants).

Un peu déçu par contre quand je découvre ces fameuses questions. Il s’agit en fait d’une semi-rupture car la formulation des questions reste largement ouverte. Beaucoup de « How do you assess… » pour un seul « Do you agree… ». (voir la liste des questions avec la réponse des JEF, non pas que je soit adhérent à cette formation, mais c’est le premier site sur lequel j’ai retrouvé le détail des questions). La synthèse ne va pas être facile ! Un peu comme si le courage s’était arrêté en route. C’est un peu gonflé de soumettre les dirigeants à un sondage d’opinion (d’habitude, on le sait bien, ils sont surtout intéressés par les résultats des sondages…) mais cela l’aurait été encore plus de s’appuyer sur des questions vraiment fermées, les forçant à prendre position.

Une interrogation subsiste aussi sur le traitement des réponses. Surtout avec des questions aussi ouvertes. Qui va s’occuper de la synthèse ? Et est ce que tous les dirigeants disposeront avant les négociations du détail de l’ensemble des réponses à chaque question ?