On croit trop souvent que les questionnaires sont des outils anodins. Qu’il est si facile de poser les questions que l’on veut à qui on le souhaite . . . Les danois viennent de faire l’amère démonstration du contraire.

Pour préparer les négociations de Copenhague ils n’ont rien trouver de mieux que d’envoyer à une quarantaine de pays un questionnaire pour tenter de dégager des consensus sur certains points clés.

L’intention était louable. La façon dont elle a été mise en oeuvre certainement moins ! Evidemment les pays non sollicités se sont empressé de crier au loup. Claudia SALERNO en charge du ministère vénézuelien de l’environnement est montée au créneau au nom des pays du Sud, pour dénoncer une tentative de diviser le front du G77. Le premier ministre danois est venu tenter de calmer le jeux, expliquant que son pays n’avait pas vraiment fait de proposition…

Loin de moi l’idée de dénoncer ce genre d’initiative. C’est même un des points que je défends dans mon livre sur les enquêtes en ligne : utiliser des questionnaires pour préparer les réunions, déminer le terrain. Mais j’insiste aussi sur le fait qu’il n’est pas opportun de le faire seul dans son coin. Nous avons même formalisé une méthode dynamique de travail en groupe autour de la création d’un questionnaire pour limiter ce genre de bévues.

D’un point de vue stratégique, on aurait pu rêver d’une autre ampleur pour ce questionnaire danois : l’adresser au 192 pays présents à Copenhague n’est même pas suffisant ! Faire répondre les 15.000 participants attendus cette semaine aurait été un autre challenge !! Un must aurait consisté à coupler cela avec un bon sondage d’opinion dans chaque pays. Le sondage que Le Monde vient de publier parle de l’état d’esprit des français mais reste difficile à rapprocher des choix de gouvernance et contraintes diverses qui vont être négociés à Copenhague.